Agriculture : simplifier sans rogner l'ambition
Geneviève Pons a souligné la nécessité d'une simplification des règles agricoles tout en maintenant un niveau d'ambition élevé. Il faut éviter de renouveler les erreurs de la réforme de la PAC de 2013 qui avait apporté plus de charges administratives qu’une réelle ambition environnementale. C’est l’inverse qui doit être l’objectif : ambition et simplification. Il ne s'agit pas de sacrifier les objectifs environnementaux au profit de la facilité administrative, mais plutôt de rendre les réglementations plus efficaces et mieux adaptées pour en faciliter l’application par les agriculteurs, comme avancé dans notre blog post sur le Dialogue Stratégique.
Compétitivité internationale et respect des règles de l'OMC
La compétitivité de l'Union européenne sur la scène internationale a également été abordée, notamment à travers le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (CBAM). Geneviève Pons a rappelé que l’Union européenne s’est attachée dans la conception de cette mesure à à assurer sa compatibilité avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle a adopté en outre, comme nous l’avions préconisé dans nos publications sur le triangle commerce international, environnement et développement, une approche conciliant ambitions environnementales et développement. Dans le domaine agricole, une approche similaire peut être adoptée, conciliant respect des règles de l’OMC et prise en compte du niveau de développement de nos partenaires. C’est ce que nous préconisons dans notre publication sur les mesures miroir .
Un Pacte Océan pour une politique intégrée et ambitieuse
L'océan a occupé une place centrale dans les échanges. Geneviève Pons a insisté sur la nécessité d'un Pacte Océan, le livrable principal de l’Union Européenne dans le cadre de la troisième conférence des Nations Unies sur l’Océan ,UNOC 3, visant à promouvoir une politique intégrée ambitieuse. Elle a pris pour exemples de contribution de l’économie bleue à l’amélioration de notre environnement, le transport décarboné et les énergies marines renouvelables (EMR).
En matière de gouvernance internationale, elle a appelé l'UE et la France à unir leurs efforts pour la ratification du traité BBNJ sur la biodiversité en haute mer, à soutenir un traité ambitieux sur le plastique, à instaurer un moratoire européen sur l'exploitation minière des fonds marins et à renforcer la lutte contre la pêche illégale. Elle a aussi souligné la nécessité d'une coopération accrue avec l'Afrique sur ces enjeux.
Vers une gouvernance intégrée des politiques maritimes
Geneviève Pons a plaidé pour une gouvernance interne plus transversale, en brisant les silos actuels. En ligne avec le Manifeste pour un Pacte Européen pour l’Océan, elle a défendu la création d'un "groupe des amis de l'océan" au Conseil de l'UE pour encourager l’adoption de des politiques intégrées ambitieuses. Elle a également suggéré la réunion chaque fois que nécessaire d'un Conseil conjoint regroupant les ministres en charge des transports, de l'énergie, de l'environnement et de l'océan.
Protéger les aires marines et les zones sensibles
Enfin, elle a souligné l'importance de réviser et d'affiner la taxonomie française des aires marines protégées (AMP) afin de garantir sa conformité aux normes internationales. L’adoption de normes européennes conformes à ces exigences internationales est souhaitable. , Elle a appelé au respect de l'objectif 30x30 (30 % des océans protégés d'ici 2030) dans les eaux européennes et dans le reste de l’océan, y compris en haute mer. Une attention particulière doit être accordée à certaines zones sensibles, comme l'océan Austral, où il est essentiel d'obtenir le soutien de la Chine, et l'îlot de Clipperton, où la collaboration avec le Mexique doit progresser.
En somme, cette rencontre a permis de rappeler l'importance d'une approche ambitieuse et coordonnée pour répondre aux défis environnementaux actuels, notamment en matière d'agriculture durable, de compétitivité économique et de préservation des océans.