NORMES ESG : COOPERATION INTERNATIONALE ET SOUVERAINETE EUROPEENNE
Les normes ESG (Environnement, Social, Gouvernance) jouent un rôle de plus en plus important pour la gestion des entreprises et pour leur financement, car elles orientent les flux financiers vers les entreprises les plus « durables ». En Europe, les directives sur la transparence des entreprises (financières et non-financières) obligent celles-ci à publier des indicateurs dans ce domaine. Au nom de l’harmonisation internationale de ces normes, le Royaume-Uni, dans la perspective de la COP 26 à Glasgow sur le changement climatique, pousse à confier à un organisme international le rôle central de définition de ces normes, comme c’est le cas dans le domaine comptable et des publications financières.
Une réunion du G7 Finances en juin semble avoir accepté cette orientation. Dans sa nouvelle « stratégie de finance durable » publiée la semaine dernière, la Commission européenne « soutient fermement les travaux internationaux sur l’intégration des considérations de durabilité dans les rapports financiers et la comptabilité… » mais ne cache pas qu’elle poursuivra son propre agenda, qui inclut la publication de normes européennes dans quelques années.
Ce court article argumente en faveur du maintien de l’autonomie d’une démarche européenne pour les normes ESG, en raison principalement de l’avance prise par l’Union européenne sur ses partenaires internationaux, ainsi que d’une très forte différence de vues sur ces normes entre les Etats-Unis et l’Union européenne.